Téhéran (Brussels Morning Newspaper) – L’Iran participera à des discussions à Istanbul ce vendredi avec des pays européens concernant l’accord nucléaire au point mort, a déclaré mercredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi. Cette rencontre fait suite au report d’une réunion initialement prévue le 2 mai.
Des rapports antérieurs de Reuters indiquaient que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères devait rencontrer des diplomates français, britanniques et allemands pour maintenir le dialogue et discuter des perspectives d’un éventuel nouvel accord nucléaire actuellement en négociation entre Téhéran et Washington.
Comment les relations entre l’E3 et l’Iran ont-elles évolué récemment ?
Au cours de l’année écoulée, les relations entre les pays de l’E3 (France, Royaume-Uni, Allemagne) et l’Iran se sont détériorées malgré quelques rencontres occasionnelles. Cette dégradation survient dans un contexte de nouvelles sanctions visant Téhéran en raison de son programme de missiles balistiques, de la détention de ressortissants étrangers et de son soutien à la Russie dans la guerre en Ukraine.
Les discussions prévues pour le 2 mai ont été reportées, les membres de l’E3 ayant fait preuve de prudence, craignant que ces pourparlers n’ouvrent une voie parallèle susceptible de compromettre les négociations menées précédemment par l’administration Trump. Washington affirme que ces efforts visaient à empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires.
Qu’attend l’Iran des futures positions américaines ?
Le ministre iranien des Affaires étrangères a qualifié la quatrième série de discussions entre l’Iran et les États-Unis, tenue le 11 mai, de « difficile », soulignant que les pourparlers portaient principalement sur la question sensible de l’enrichissement. Il a exprimé l’espoir que la partie adverse adopte des « positions plus réalistes » après avoir mieux compris les principes fondamentaux de l’Iran.
Le ministère omanais des Affaires étrangères annoncera une cinquième série de négociations, après avoir joué le rôle de médiateur depuis le 12 avril.
Par ailleurs, Araqchi a réagi aux propos tenus mardi à Riyad par le président américain Donald Trump, qui a qualifié l’Iran de « force la plus destructrice » au Moyen-Orient, tout en opposant cette vision à celle de l’Arabie saoudite, qu’il a décrite comme « constructive ».
« Malheureusement, il s’agit d’une vision trompeuse. C’est les États-Unis qui ont empêché le progrès de l’Iran par le biais des sanctions »,
a déclaré Araqchi.