Amsterdam (Brussels Morning Newspaper) – À partir de ce lundi, Israël devra répondre devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye d’accusations de violations du droit international en raison de son refus de laisser entrer de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. De nombreux pays y présenteront leurs arguments.
Depuis le 2 mars, Israël a totalement interrompu l’acheminement de biens vers les 2,3 millions d’habitants de Gaza, et les réserves de nourriture accumulées lors d’une trêve plus tôt cette année sont désormais presque épuisées.
En décembre, la plus haute instance judiciaire des Nations Unies a été sollicitée pour rendre un avis consultatif sur les obligations d’Israël concernant le soutien à la livraison d’aide humanitaire aux Palestiniens par les États et les organisations internationales, dont l’ONU.
Israël est-il justifié de bloquer l’aide tant que les otages ne sont pas libérés ?
Israël affirme qu’aucun bien ni fourniture ne sera autorisé à entrer à Gaza tant que le Hamas ne libérera pas tous les otages restants.
La semaine dernière, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont exhorté Israël à respecter le droit international en facilitant l’acheminement sans restriction de l’aide humanitaire vers Gaza, après qu’Israël a déclaré vouloir utiliser le blocus pour faire pression sur le Hamas. Vendredi, le président américain Donald Trump a déclaré avoir demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou d’autoriser l’entrée de nourriture et de médicaments dans le territoire palestinien assiégé.
Israël accuse régulièrement le Hamas de détourner l’aide humanitaire autorisée à entrer à Gaza, ce que le Hamas nie en rejetant la responsabilité des pénuries sur Israël.
Quel impact pourrait avoir la décision de la Cour mondiale sur Israël ?
En décembre, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté, par 137 voix contre 193, une résolution exhortant Israël à respecter ses obligations envers la population palestinienne, exprimant également une « grave préoccupation » face à la situation humanitaire critique. Israël, les États-Unis et dix autres pays ont voté contre, tandis que 22 pays se sont abstenus.
Ce lundi, les représentants des territoires palestiniens seront parmi les premiers à s’exprimer devant la Cour à La Haye.
Israël fait partie des quelque 40 pays qui ne participeront pas aux cinq jours d’audiences, qui doivent s’achever vendredi. Les États-Unis présenteront leur position mercredi.
Bien que les avis consultatifs de la Cour internationale de justice aient un poids juridique et politique, ils ne sont pas contraignants, et la Cour ne dispose pas de pouvoir d’exécution.
L’ONU considère Gaza et la Cisjordanie comme des territoires occupés par Israël. Selon le droit humanitaire international, une force occupante doit permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations dans le besoin, en garantissant la fourniture de nourriture, d’assistance médicale, d’hygiène et de normes de santé publique. Après les audiences, la Cour mondiale devrait mettre plusieurs mois avant de rendre sa décision.