Un incendie détruit la scène Orbyz de Tomorrowland 2025 avant le début du festival

Lailuma Sadid
Crédit: Getty Images

Boom (Brussels Morning Newspaper) – La scène principale de Tomorrowland 2025, baptisée Orbyz, haute de 45 mètres, a été ravagée par un incendie à Boom, en province d’Anvers, ce mercredi 16 juillet 2025 vers 18h, avant même l’ouverture du festival. Aucun blessé n’est à signaler, mais les autorités et experts soulignent de graves lacunes en matière de sécurité incendie.

Quelles sont les circonstances de l’incendie de la scène Orbyz ?

Le feu s’est déclaré alors que seuls les artistes et le personnel se trouvaient sur le site. Chaque année, Tomorrowland construit une scène monumentale. En 2025, le thème était « Orbyz », une structure massive de 45 mètres de haut et 160 mètres de large, ornée de plus de 2 000 éléments décoratifs, 65 fontaines d’eau et 2 cascades.

L’expert en sécurité incendie Tim Renders a expliqué dans le podcast « Het Kwartier » de VRT NWS que le feu s’est propagé rapidement à cause des matériaux utilisés. Il a précisé que l’accès pour les camions de pompiers était encore ouvert, ce qui a évité une tragédie.

« Cela devait arriver tôt ou tard », a confié une source proche du processus de production.
« Heureusement, il n’y avait pas de foule présente, sinon cela aurait pu être catastrophique. »

Qu’est-ce qui a causé la propagation rapide de l’incendie ?

Selon les autorités, les matériaux utilisés pour construire la scène glaciale Orbyz ont fortement contribué à la propagation du feu. Les éléments inflammables comprenaient :

  • 2 616 m³ de polystyrène,
  • 2 278 plaques de contreplaqué,
  • 2 460 bombes de mousse de polyuréthane,
  • 1 440 tubes de mastic,
  • 225 litres de colle à bois,
  • 108 seaux de pâte à modeler.

Tim Renders, ancien pompier avec 25 ans d’expérience, a affirmé que chacun de ces matériaux est très inflammable et, combinés, ils présentent un risque majeur. Il appelle à une gestion plus rigoureuse de la sécurité incendie dans les événements publics d’envergure.

Pourquoi le polystyrène est-il toujours utilisé malgré les risques ?

Le polystyrène (également appelé isomo) est léger, facile à sculpter et largement utilisé pour créer les décorations principales. Il est fixé sur des panneaux de contreplaqué, eux-mêmes attachés à une structure métallique. Toutefois, le polystyrène est fragile, difficile à peindre et très inflammable.

Pour le rendre plus sûr, les décorateurs utilisent un revêtement spécial appelé polyurée, qui durcit la surface et la protège du feu. Cependant, certains éléments ne sont pas entièrement couverts, laissant des points vulnérables susceptibles de s’enflammer à la moindre étincelle.

« Le risque d’incendie est trop souvent sous-estimé. On pense à tort que cela n’arrive qu’aux autres. Il faut faire preuve de bon sens, mais surtout, faire appel à des experts dès la conception »,
a insisté Renders.

Quelle est la cause exacte de l’incendie ?

L’enquête est toujours en cours, mais les experts estiment que l’utilisation de matériaux tels que le polystyrène, la mousse de polyuréthane et le contreplaqué a facilité le déclenchement de l’incendie. Une simple étincelle aurait suffi, d’autant plus que certaines zones n’étaient pas entièrement protégées.

Les causes possibles évoquées incluent :

  • des feux d’artifice intégrés à la scène,
  • un court-circuit électrique,
  • ou des travaux techniques en cours.

Un expert du secteur a dénoncé la méthode de construction comme étant irresponsable.

Pourquoi le polystyrène reste-t-il un choix fréquent malgré les dangers ?

Malgré les risques connus, le polystyrène est largement utilisé dans les festivals et les défilés de carnaval en raison de son faible coût, de sa légèreté, de sa disponibilité en différentes formes, et de sa facilité à être sculpté. Les alternatives sont plus coûteuses et souvent moins pratiques à manipuler.

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Lailuma Sadid est une ancienne diplomate à l'ambassade de la République Islamique d'Afghanistan auprès du Royaume de Belgique, en charge des affaires liées à l'OTAN. Elle a suivi des formations à l'OTAN et a été intervenante lors d'événements au siège de l'OTAN à Bruxelles, ainsi qu'aux Pays-Bas, en Allemagne, en Estonie et en Azerbaïdjan. Sadid a également été reporter politique pour l'agence de presse Pajhwok, couvrant la conférence de Londres en 2006 et le sommet de Lisbonne en 2010.
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