Turnhout envisage une fusion pour combler le déficit des pensions et assurer sa survie

Lailuma Sadid
Crédit: Google Street View | Jonas Roosens

Turnhout (Brussels Morning Newspaper) – La ville de Turnhout est confrontée à une hausse inquiétante de ses charges de pension sans soutien fédéral, contrairement aux dix plus grandes villes de Belgique. Le conseiller communal Francis Stijnen propose une fusion avec Beerse, Oud-Turnhout et Vosselaar pour faire face à cette situation.

Pourquoi Turnhout est-il en difficulté financière ?

Selon VRT News, Francis Stijnen, membre du conseil communal de Turnhout, s’inquiète de la capacité de la ville à financer les pensions de ses fonctionnaires retraités. Il estime qu’une fusion avec les communes voisines pourrait être la seule solution pour supporter cette charge croissante. Cette inquiétude survient après la décision du gouvernement fédéral de n’apporter son aide qu’aux dix plus grandes villes du pays.

Cette exclusion a provoqué la colère de nombreux bourgmestres, notamment à Turnhout. Les responsables locaux soulignent que bien que Turnhout ne fasse pas partie des plus grandes villes, elle fournit des services essentiels aux communes avoisinantes – hôpital, écoles – sans bénéficier de soutien financier pour autant. Résultat : Turnhout assume seul le coût de ces services, en plus des pensions, mettant ainsi en péril son équilibre budgétaire.

Quel est le plan proposé par Francis Stijnen ?

Francis Stijnen dénonce un traitement inéquitable. Selon lui, la ville paie plus qu’elle ne devrait sans recevoir l’aide qu’obtiennent les grandes villes. L’augmentation du nombre de retraités et la hausse du coût de la vie rendent le financement des pensions de plus en plus difficile. Cette situation menace les services de base offerts aux citoyens.

Il pense qu’une fusion avec les communes voisines permettrait d’élargir la base fiscale et de rationaliser la gestion. Cela pourrait aussi renforcer les chances de recevoir un soutien financier du gouvernement. Il met en garde : sans changement, Turnhout et d’autres villes moyennes connaîtront les mêmes difficultés. Ce problème est partagé par de nombreuses villes flamandes.

Une erreur historique : la non-fusion de 1976

« Le fait que Turnhout ne se soit pas fusionnée avec ses voisines en 1976 est une erreur historique. »
– Francis Stijnen (N-VA CD&V), conseiller communal et ancien bourgmestre, échevin des Finances

Stijnen lie les problèmes financiers actuels de Turnhout à une décision politique passée. En 1976, de nombreuses villes belges ont fusionné avec leurs communes périphériques, augmentant ainsi leur population et leurs ressources. Cette réforme leur a permis de mieux financer les services publics. Turnhout, en restant isolée, n’a pas profité de cet avantage.

Bien que modeste en taille, Turnhout agit comme un centre régional, ce qui exerce une pression considérable sur son budget. Stijnen propose une fusion avec Beerse, Oud-Turnhout et Vosselaar afin de partager les coûts. Cependant, il reconnaît que ces communes ne souhaitent pas s’unir et qu’une décision imposée par le gouvernement flamand serait nécessaire pour y parvenir.

« C’est pourquoi j’ai toujours été favorable à une fusion, » affirme Stijnen.
« Nous n’avons tout simplement pas assez d’habitants pour couvrir les dépenses. Il existe des collaborations avec d’autres communes, mais elles ne rapportent rien. »

Existe-t-il une autre solution que la fusion ?

Stijnen admet qu’une fusion forcée n’est pas la seule option. Si le gouvernement allouait davantage de ressources financières, Turnhout pourrait peut-être conserver son autonomie. L’avenir dépend désormais des choix politiques à venir concernant le financement des pensions.

Pendant ce temps, la tension monte dans la politique locale. Le parti d’opposition Vlaams Belang critique la majorité actuelle, l’accusant d’avoir mal anticipé la crise financière et de compter sur une aide gouvernementale incertaine. Le parti exige une transparence totale sur le budget de la ville et alerte sur les risques liés à une dépendance financière envers l’État.

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Lailuma Sadid est une ancienne diplomate à l'ambassade de la République Islamique d'Afghanistan auprès du Royaume de Belgique, en charge des affaires liées à l'OTAN. Elle a suivi des formations à l'OTAN et a été intervenante lors d'événements au siège de l'OTAN à Bruxelles, ainsi qu'aux Pays-Bas, en Allemagne, en Estonie et en Azerbaïdjan. Sadid a également été reporter politique pour l'agence de presse Pajhwok, couvrant la conférence de Londres en 2006 et le sommet de Lisbonne en 2010.
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