Sint-Truiden (Brussels Morning Newspaper) – La ville de Sint-Truiden a été récompensée pour ses mesures efficaces contre le harcèlement scolaire. En 2022, à la suite d’un incident grave de harcèlement, la ville a lancé un projet de deux ans impliquant les écoles, les élèves, les parents ainsi que les services jeunesse et sportifs afin de combattre le harcèlement aussi bien dans les espaces éducatifs que non éducatifs.
Ce projet global de lutte contre le harcèlement, mis en place après l’événement traumatisant de 2022, a permis à Sint-Truiden de remporter une distinction. Pendant deux ans, une collaboration à l’échelle de la ville a permis de concevoir un projet unifié visant à prévenir et gérer les incidents de harcèlement dans les établissements scolaires, mais aussi dans d’autres lieux fréquentés par les jeunes.
L’association EVO a salué Sint-Truiden en tant que première ville de la région flamande à avoir déployé le programme finlandais KiVa dans toutes les écoles primaires, ainsi que la méthode STIPP dans l’ensemble des établissements secondaires. Grâce à un financement de 70 000 euros, l’initiative s’attaque aux dynamiques de groupe et favorise les efforts de réparation et la participation communautaire, selon les informations de la VRT.
Les chiffres récents indiquent qu’un élève sur cinq dans l’enseignement primaire et secondaire est confronté au harcèlement.
« Une approche structurelle et durable est nécessaire. C’est pourquoi des méthodes scientifiques ont été choisies, axées sur les dynamiques de groupe, la réparation et le travail de connexion »,
déclare le conseil municipal.
Le harcèlement est un problème social complexe qui peut survenir à l’école, en ligne ou pendant les temps de loisirs.
« Le harcèlement ne se limite plus à l’école, notre politique doit donc aller au-delà des murs scolaires »,
explique Gert Stas, échevin de la Jeunesse (Vooruit).
« En impliquant aussi des partenaires extérieurs à l’éducation, comme les services jeunesse et sportifs, l’enfant sent qu’il peut recevoir de l’aide partout. Cela crée un environnement où le respect et l’empathie deviennent la norme, et où le harcèlement n’a plus sa place. »
Katrien Bomans, échevine de l’Enseignement (WOW), ajoute :
« Le harcèlement laisse des cicatrices profondes, non seulement chez les victimes, mais aussi chez les harceleurs et les témoins silencieux. Cela peut même mener au décrochage scolaire ou à une baisse des performances. Grâce aux méthodes des programmes comme KiVa et STIPP, les écoles peuvent intervenir plus rapidement et se concentrer sur la réparation. C’est ce qui fait la différence. Nous voulons que chaque enfant dans notre ville se sente en sécurité, reconnu et soutenu. »
Anoek Smeyers, de l’asbl EVO, affirme :
« L’engagement des écoles de Sint-Truiden est admirable. Elles travaillent dur pour offrir un cadre d’apprentissage sûr et positif dans lequel le harcèlement n’a pas sa place. Même si on ne pourra jamais totalement l’éliminer, l’aborder sérieusement peut réellement faire baisser les chiffres et améliorer le vécu des victimes et du groupe. »
Elle conclut :
« Ce qui rend cette approche encore plus forte, c’est son ancrage communautaire. En intégrant ce travail de connexion non seulement dans les écoles, mais aussi dans les clubs sportifs, les mouvements de jeunesse et d’autres organisations, on place l’enfant au centre. Cela permet aux jeunes de grandir dans un environnement où le respect et l’empathie sont des normes. »
Qu’est-ce qui a conduit à l’initiative anti-harcèlement de Sint-Truiden ?
Le projet est né du souhait de créer un environnement éducatif sûr, favorisant des relations bienveillantes et solidaires, sans crainte de harcèlement.
L’initiative reconnaît le harcèlement comme un obstacle majeur à l’éducation, qui affecte le bien-être mental et la réussite intellectuelle des élèves. Elle vise à bâtir un cadre d’apprentissage fondé sur le respect et le soutien.
Le projet a combiné plusieurs approches anti-harcèlement via des interventions pédagogiques, des formations pour le personnel, ainsi que des contenus spécifiques sur le cyberharcèlement et le sexting. Un pilier central du projet repose sur les pratiques réparatrices, permettant un dialogue entre victimes et auteurs pour favoriser la compréhension mutuelle, réparer les torts et dépasser la simple recherche de culpabilité.
Le processus repose sur quatre principes clés : respect, responsabilité, réparation et réintégration, afin de parvenir à des résultats constructifs dans un cadre qui soutient le bien-être des élèves.
Cette initiative illustre l’engagement plus large de la ville en faveur de la diversité, du respect, et de la préservation des valeurs fondamentales qui assurent la sécurité et l’épanouissement des enfants.