Alost (Brussels Morning Newspaper) – Des parents d’accueil à Alost ont manifesté contre la décision du conseil communal de supprimer le service de garde d’enfants en distribuant des couches sales lors d’une réunion municipale tendue.
Ils protestent contre la suppression du programme de parents d’accueil de la ville. Dix parents d’accueil et soixante-dix enfants sont directement concernés.
Le conseil communal a officiellement rayé hier le service de garde « Kind met een Kroontje ». Depuis un certain temps, des signes annonciateurs planaient sur l’avenir de ce service.
Un service sous pression depuis des années
Via l’Agence pour Grandir (Agentschap Opgroeien), la Flandre accorde des subventions pour la garde d’enfants à Alost ; cependant, ces aides sont soumises à certaines conditions, notamment un taux minimum d’occupation des places agréées.
Depuis six années consécutives, les prestataires de garde ne parviennent pas à atteindre ce taux minimum. De plus, il est prévu que le nombre de prestataires passe de 15 à 10 d’ici septembre de cette année.
Des subventions en péril
« Si la situation reste telle quelle, la garde d’enfants de la ville sera placée sous surveillance par l’Agence pour Grandir. Cela signifie que nous perdrons les subventions »,
déclare l’échevin de l’éducation Matthias De Ridder (N-VA).
Il ajoute :
« En 2021 déjà, nous avons fait d’énormes efforts pour trouver des accueillant·es. Nous leur avons offert un soutien supplémentaire, une allocation pour du matériel, nous avons lancé une campagne… mais cela n’a presque rien donné. Il faut être réaliste.
On ne peut pas inverser une telle pénurie en quelques mois. La meilleure solution, c’est que les accueillant·es qui travaillent sous notre service passent à l’avenir sous l’égide d’un acteur plus grand. Pensez à i-mens, ferm ou helan. Ainsi, nous ne perdons pas de places d’accueil. »
Une réaction émotive des parents d’accueil
Les parents d’accueil réagissent avec émotion et déception.
« C’est la fin de la garde d’enfants de la ville. En fait, il ne nous manque plus que la lettre de licenciement. Ici, nous avions de bonnes conditions, et si nous changeons, ce sera dans des conditions moins favorables. Je pense que beaucoup de parents d’accueil vont arrêter. »
Une majorité qui rejette les alternatives proposées
La majorité du conseil communal d’Alost a rejeté le plan du parti Vooruit, qui proposait la création d’un groupe de travail rassemblant des parents, spécialistes, politiques et accueillant·es, dans le but de maintenir un maximum de places de garde d’enfants.
Conséquences pour les familles locales
La suppression du service de garde municipale à Alost aura de lourdes répercussions sur les familles locales.
Les familles devront se tourner vers des alternatives plus coûteuses telles que des crèches privées, des nounous ou des solutions informelles comme l’aide de proches. Cela entraînera une hausse significative des dépenses pour les ménages, notamment les plus modestes.
Sans accès à une garde d’enfants fiable et abordable, les parents – surtout les mères – pourraient être contraints de réduire leur temps de travail, voire de quitter leur emploi. Cela entraînerait une diminution du revenu familial et une hausse du stress financier.
Enfin, la disparition d’un service de garde facilement accessible pourrait causer une détresse psychologique supplémentaire. Pour de nombreuses mères actives, la disponibilité d’une garde d’enfants subventionnée par les pouvoirs publics est un facteur clé de bien-être et de satisfaction de vie. Selon plusieurs études, cette accessibilité est essentielle pour celles qui ont un lien fort avec le marché de l’emploi.