Ces dernières années, les consommateurs sont devenus de plus en plus conscients des enjeux éthiques et politiques liés aux entreprises qu’ils soutiennent. Le conflit israélo-palestinien, l’un des plus sensibles et controversés du monde, pousse beaucoup à examiner de près les entreprises ayant des liens présumés avec Israël ou la Palestine.
Parmi elles, la marque NARS Cosmetics – célèbre pour ses couleurs audacieuses et ses produits de beauté précis – fait l’objet d’un examen minutieux. Cet article vise à déterminer si NARS soutient Israël, en analysant sa structure de propriété, ses opérations commerciales et sa communication publique, dans un contexte plus large d’implication des entreprises dans la région.
Quel est le profil de NARS et à qui appartient la marque ?
Fondée en 1994 par François Nars, la marque a rapidement gagné en popularité grâce à son design distinctif et sa stratégie innovante. En 2000, NARS a été rachetée par le groupe Shiseido, une multinationale japonaise spécialisée dans les cosmétiques et les soins de la peau, qui possède également d’autres marques comme Drunk Elephant.
Les décisions politiques et commerciales sont souvent prises au niveau du groupe propriétaire, dans ce cas Shiseido, qui n’a jamais exprimé de position officielle sur Israël ou la Palestine. Son code de conduite fournisseur se concentre sur les droits du travail, sans mentionner les conflits géopolitiques.
Quelles sont les activités de NARS en Israël ?
Un point de vente NARS a été ouvert en juin 2021 à Tel Aviv, dans le centre commercial de Ramat Aviv. Il s’agit du plus grand magasin de la marque au Moyen-Orient et en Europe. D’ici cinq ans, NARS prévoit d’ouvrir 14 boutiques supplémentaires en Israël, notamment à Haïfa.
Cette expansion commerciale est vue par certains comme un simple choix économique, mais d’autres y voient un soutien implicite à Israël dans un contexte de conflit prolongé. Toutefois, de nombreuses marques internationales opèrent dans divers pays sans exprimer d’alignement politique explicite.
Pourquoi l’approvisionnement responsable est-il important pour NARS ?
L’approvisionnement éthique permet de s’assurer que les matières premières ne proviennent pas de l’exploitation ou du travail forcé. Cela garantit également des conditions de travail décentes, une rémunération équitable, et prévient le travail des enfants.
Cela contribue aussi à la durabilité environnementale, notamment par l’utilisation de matériaux biologiques ou recyclés. La demande croissante pour des produits écoresponsables pousse les entreprises comme NARS à ajuster leurs pratiques.
Quelles sont les prises de position publiques et politiques de NARS ?
À ce jour, aucune déclaration officielle de NARS ne mentionne un soutien à Israël ou à toute politique gouvernementale. Sa communication se limite à des lancements de produits, des collaborations artistiques et des réponses aux clients.
Même si NARS est boycottée par certains groupes sur TikTok ou Reddit pour sa présence en Israël, aucun document ni déclaration ne confirme un soutien politique. Il s’agit donc plutôt d’un débat entre perception publique et intentions commerciales.
Comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement et les pratiques de travail chez NARS ?
Conformément aux normes de Shiseido, NARS exige que ses fournisseurs respectent un code interdisant le travail forcé, infantile, carcéral ou sous contrainte. Les employés responsables des achats sont formés pour identifier les risques de traite humaine, et des audits sont menés pour vérifier la conformité.
Les principales matières premières comme le mica, la fluorphlogopite synthétique et le stéarate de zinc proviennent de Chine, du Brésil et de l’Inde, impliquant des impacts environnementaux liés à l’extraction.
Le transport maritime et aérien, utilisé pour acheminer les produits en Asie, en Amérique et en Europe, génère également des émissions de carbone, ce qui interroge sur la durabilité globale de la chaîne logistique.
Alors, NARS soutient-elle Israël ?
Sur la base des informations disponibles, NARS ne soutient pas Israël de manière militaire ou politique. Sa présence en Israël semble relever d’une stratégie commerciale d’expansion. Toutefois, certains estiment que cette activité économique revient à un soutien indirect, dans un contexte où les tensions persistent.
La réponse dépend donc de la définition que l’on donne au « soutien » : soutien financier, politique, ou simple implantation commerciale. Ce débat alimente les appels au boycott et soulève des questions éthiques chez les consommateurs.
