L’UE prévoit des crédits nature pour financer la protection de la biodiversité

Editorial Team
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Bruxelles (Brussels Morning Newspaper) – L’Union européenne prévoit de mettre en place une réglementation sur les « crédits nature » visant à rémunérer les agriculteurs et les forestiers pour la conservation des écosystèmes. Cette initiative, annoncée lundi par la Commission européenne, vise à renforcer la viabilité économique de ces pratiques environnementales.

L’UE explore différentes options pour financer la protection de l’environnement sans aggraver des budgets publics déjà sollicités par d’autres priorités comme la défense. Actuellement, elle alloue d’importantes subventions aux agriculteurs via la Politique Agricole Commune (PAC) et estime à 37 milliards d’euros par an le déficit de financement nécessaire à la sauvegarde de la biodiversité.

Comment les crédits nature soutiendront-ils les objectifs environnementaux de l’UE ?

Cette année, la Commission européenne mettra en place un groupe d’experts composé de gouvernements, d’agriculteurs, de communautés locales et de scientifiques pour développer des méthodologies liées aux « crédits nature ». Un projet pilote de financement de ces crédits est également prévu d’ici 2027, selon le communiqué.

Lundi, la Commission a reconnu les « défis et opportunités » identifiés dans les marchés de crédits carbone.

Ce système permettrait aux entreprises ou aux pays d’acheter des crédits délivrés par des agriculteurs, des forestiers ou d’autres gestionnaires de terres qui préservent la nature, par exemple en plantant des arbres, en restaurant des zones humides ou en adoptant des pratiques agricoles régénératives.

Le groupe d’experts devra évaluer comment certifier les crédits nature et gérer un marché dédié, avant de déterminer s’il convient d’intégrer ce mécanisme dans la législation européenne.

« Il ne s’agit pas de transformer la nature en marchandise, mais de reconnaître et de récompenser les actions qui restaurent et préservent les écosystèmes »,
a déclaré la commissaire européenne à l’environnement, Jessika Roswall.

Le concept s’inspire du marché plus mature des « crédits carbone », où les projets de réduction d’émissions de CO₂ vendent des crédits aux entreprises désireuses de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Toutefois, ce marché a récemment été fragilisé par des scandales concernant des projets qui ont délivré des crédits sans bénéfices climatiques réels.

Quel est l’impact de l’objectif climatique de 2040 sur ce plan ?

La semaine dernière, la Commission européenne a proposé un nouvel objectif climatique contraignant pour l’UE : une réduction nette de 90 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 1990.

Cet objectif marque une avancée majeure dans la transition vers la neutralité climatique d’ici 2050, et fait suite à l’objectif actuel pour 2030, qui prévoit une réduction d’au moins 55 %. Pour la première fois, cette proposition permettrait aux États membres d’inclure des crédits carbone internationaux dans leurs objectifs climatiques.

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