Bruxelles (Brussels Morning Newspaper) – Une nouvelle loi belge sur les pensions suscite la colère de nombreuses villes, car elle réserve l’aide fédérale à seulement dix grandes villes de plus de 100.000 habitants, laissant des communes comme Genk sans soutien financier. Les bourgmestres Wim Dries (Genk) et Hannes Anaf (Turnhout) expriment une vive opposition à cette mesure.
Que prévoit la nouvelle loi sur les pensions pour les petites villes ?
Selon VRT News, les conseils communaux belges sont mécontents de cette réforme. La nouvelle loi promet un soutien financier aux villes pour les aider à couvrir les pensions de leurs employés, mais uniquement si la ville dépasse les 100.000 habitants. Cela signifie que des villes comme Genk, Malines (Mechelen) ou Courtrai (Kortrijk) ne recevront aucun soutien.
Les autorités locales affirment qu’elles ne peuvent pas continuer à financer les retraites sans aide, sous peine de devoir réduire les services publics ou augmenter les impôts. Le gouvernement invoque le manque de fonds disponibles pour justifier cette sélection restrictive.
Pourquoi les petites villes estiment-elles la loi injuste ?
Le bourgmestre de Genk, Wim Dries, qui est également président de l’association des villes flamandes, estime que cette loi est profondément inéquitable. Il prévoit de contester la réforme devant la Cour constitutionnelle.
« Il est particulièrement étrange que seules quatre villes flamandes bénéficient de cette aide, alors que toutes les villes en Flandre en ont besoin », a déclaré Dries.
Il soutient que les petites villes sont confrontées aux mêmes défis financiers que les grandes, notamment la hausse du nombre de retraités. Selon lui, la loi crée une inégalité territoriale entre villes aidées et villes laissées pour compte.
Quels sont les impacts financiers concrets ?
À Genk, les dépenses de pension devraient atteindre 12 millions d’euros d’ici 2030. La Région flamande prendra en charge la moitié de cette somme, mais la ville devra financer le reste seule. À l’inverse, des villes plus grandes comme Anvers ou Gand bénéficient d’un double soutien – régional et fédéral –, ce qui allège fortement leur charge budgétaire.
À Turnhout, une ville plus modeste, les pensions coûteront plus de 10 millions d’euros par an d’ici 2030. Le bourgmestre Hannes Anaf affirme que cette situation compromet les investissements dans les infrastructures et les services à la population.
La réforme est-elle conforme à la Constitution ?
Le Conseil d’État a déjà émis des doutes sur la légalité et la constitutionnalité de la loi. Les villes concernées, menées par Genk et Turnhout, envisagent des recours juridiques. Si l’opposition continue de croître, cette loi pourrait déclencher une bataille judiciaire et provoquer des changements durables dans la manière dont les gouvernements locaux sont soutenus financièrement en Belgique.