Anvers (Brussels Morning) – Le port d’Anvers a vu le poids total des saisies de cocaïne diminuer, même si le nombre d’interceptions a augmenté, atteignant 82 au premier semestre 2025. Les trafiquants adoptent désormais des méthodes plus sophistiquées pour échapper aux contrôles. Kristian Vanderwaeren, administrateur général des Douanes, insiste sur l’importance de meilleurs outils et de la coopération internationale.
Selon De Morgen et VRT News, les Douanes belges ont présenté leur dernier rapport de saisies lors d’une conférence de presse tenue le lundi 7 juillet 2025 dans le port d’Anvers. Les chiffres portent sur les six premiers mois de l’année 2025, poursuivant la tendance observée en 2024. Entre janvier et juin 2025, les agents ont intercepté 82 cargaisons de cocaïne, contre 62 à la même période en 2024.
En 2024, chaque saisie contenait en moyenne 359 kilos, tandis qu’en 2025, cette moyenne a chuté à 204 kilos. Les trafiquants préfèrent désormais fragmenter les grosses cargaisons en plusieurs petits colis, limitant les pertes en cas d’interception. Cette nouvelle tactique oblige les douaniers à inspecter davantage de conteneurs avec la même rigueur, rendant leur travail plus complexe.
Quelles sont les nouvelles ruses utilisées par les trafiquants à Anvers ?
Les Douanes expliquent que les bandes criminelles emploient des stratagèmes de plus en plus intelligents. Elles divisent les cargaisons de cocaïne en petits lots dissimulés dans plusieurs « conteneurs à risque ». Ainsi, si un conteneur est découvert, les autres ont plus de chances de passer inaperçus. Cette division s’opère dès le pays d’origine, souvent le Brésil au cours des six derniers mois.
Pour contrer cette méthode, les Douanes belges doivent échanger davantage d’informations avec leurs partenaires étrangers et améliorer sans cesse leurs techniques de détection au port d’Anvers.
« La mafia de la cocaïne cherche à faire entrer la drogue par Anvers. Elle tente de prendre le contrôle des plaques tournantes logistiques »,
affirme Kristian Vanderwaeren, administrateur général des Douanes.
Quelle méthode est la plus utilisée pour faire passer la cocaïne ?
La méthode dite du rip-off reste la plus fréquente. Les trafiquants placent des sacs de sport remplis de cocaïne à l’intérieur de conteneurs transportant des marchandises ordinaires, comme des voitures ou des fruits. Ni l’expéditeur ni le destinataire ne sont informés. Les documents du transport paraissent parfaitement légaux.
À l’arrivée à Anvers, des dockers complices ouvrent rapidement le conteneur, découpent la serrure, récupèrent les sacs, puis referment avant que quiconque ne s’en aperçoive. L’opération ne dure que quelques minutes. Selon les Douanes, cette méthode a été majoritaire au cours du premier semestre 2025.
Comment les Douanes découvrent-elles les cargaisons cachées ?
Les trafiquants rivalisent d’imagination pour dissimuler la drogue :
- Des bananes factices remplies de cocaïne ont été découvertes grâce à un scanner à rayons X parmi de véritables fruits.
- De la cocaïne était cachée dans des poissons congelés.
- Certaines cargaisons contenaient de la cocaïne liquide dans des bouteilles imitant des boissons gazeuses.
- La drogue a aussi été dissimulée derrière des panneaux de refroidissement factices, ou compressée dans de faux aimants industriels.
- Des quantités ont même été retrouvées dans les éléments en bois et la colle des palettes de transport.
Face à cette créativité criminelle, les Douanes renforcent leurs outils : scanners perfectionnés, tampons de détection de drogues, chiens renifleurs, et systèmes informatiques intelligents sont désormais utilisés pour repérer les cargaisons suspectes.
Quels sont les prochains défis pour la sécurité du port ?
Les autorités reconnaissent que les trafiquants exploitent la moindre faille du système. D’où la nécessité de continuer à :
- former le personnel,
- contrôler les scellés de sécurité,
- coopérer avec les travailleurs du port et les forces de l’ordre étrangères.
« Les chiffres montrent que la lutte contre le trafic de drogue est loin d’être terminée et que le crime organisé s’adapte en permanence »,
déclare encore Kristian Vanderwaeren.
« Il est donc crucial de continuer à investir dans les ressources humaines, la technologie et la coopération internationale pour sécuriser nos ports. »