Moscou (Brussels Morning Newspaper) – Mardi, le Kremlin a annoncé que les forces russes avaient l’intention de mettre en œuvre un cessez-le-feu en Ukraine du 8 au 10 mai, conformément aux directives du président Vladimir Poutine. Toutefois, Moscou a précisé qu’il y aurait des représailles si les forces ukrainiennes tentaient d’attaquer des positions russes.
Le Kremlin a précisé que ce cessez-le-feu de 72 heures serait en vigueur du 8 au 10 mai, coïncidant avec le rassemblement de dirigeants internationaux organisé par Poutine sur la Place Rouge de Moscou le 9 mai, auquel participera notamment le président chinois Xi Jinping.
La Russie ripostera-t-elle si l’Ukraine rejette la trêve ?
Interrogé sur ce que ferait la Russie si le président Zelensky refusait d’adhérer au cessez-le-feu de trois jours, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu :
« Bien entendu, l’initiative du président Poutine d’un cessez-le-feu temporaire à l’occasion des jours fériés reste valable, et des instructions claires ont été données (à l’armée) par le Commandant suprême. »
« Il y aura un cessez-le-feu, mais si le régime de Kyiv ne répond pas favorablement et continue de tenter de frapper nos positions ou installations, une réponse appropriée sera immédiatement apportée. »
Peskov a ajouté que Kyiv n’avait, pour le moment, donné aucun signe de volonté de s’associer à cette proposition de cessez-le-feu.
Pourquoi la Russie propose-t-elle un cessez-le-feu du 8 au 10 mai ?
Le 28 avril, Vladimir Poutine a annoncé un cessez-le-feu de trois jours afin de commémorer le 80e anniversaire de la victoire de l’Union soviétique contre l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Cette décision semble destinée à démontrer que la Russie reste ouverte à la paix – une position contestée par l’Ukraine et ses alliés européens, d’autant plus que l’administration de Donald Trump à Washington affiche de plus en plus de frustration face au manque de progrès vers une résolution du conflit.
Quelle est la réponse de Kyiv à cette proposition de trêve ?
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, pour l’instant, rejeté l’idée d’un cessez-le-feu aussi court. Il a déclaré qu’il n’était prêt à envisager qu’une trêve d’au moins 30 jours, une proposition que Poutine juge difficile à mettre en œuvre sans engagements concrets.
Kyiv s’interroge sur le refus de Moscou d’accepter cette demande de trêve plus longue, visant à faciliter des efforts diplomatiques. « Pour une raison étrange, tout le monde est censé attendre le 8 mai pour enfin avoir un cessez-le-feu qui permettra à Poutine de profiter de son défilé », a déclaré Zelensky dans son allocution vidéo quotidienne. « Nous valorisons la vie humaine, pas les défilés militaires. »