Moscou (Brussels Morning Newspaper) – Le Kremlin a déclaré que la Russie était prête à examiner une proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky visant à mettre fin aux attaques mutuelles contre les infrastructures civiles des deux pays.
La veille, Zelensky avait affirmé que l’Ukraine était ouverte à tout type de dialogue pour arrêter ces assauts.
« L’Ukraine maintient sa proposition de ne pas frapper, à tout le moins, les cibles civiles. Et nous attendons une réponse claire de Moscou », a-t-il déclaré.
« Nous sommes prêts à discuter de la manière d’y parvenir. »
Des pourparlers pour stopper les attaques sur les infrastructures vitales ?
D’après Reuters, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que le président Vladimir Poutine était disposé à aborder ce sujet complexe. Toutefois, il a précisé qu’aucune discussion concrète n’était prévue pour l’instant entre la Russie et l’Ukraine.
Les deux parties subissent des pressions pour montrer des avancées dans la résolution de la guerre en Ukraine, désormais dans sa quatrième année, après la menace du président américain Donald Trump la semaine dernière de retirer son soutien aux efforts de médiation.
Interrogé sur la réaction du Kremlin, Peskov a évoqué la nécessité d’analyser la question en tenant compte des enseignements de la trêve de Pâques de 30 heures annoncée par Poutine ce week-end. Il n’a pas clarifié le lien entre les deux sujets. Les deux camps se sont mutuellement accusés d’avoir violé à plusieurs reprises cette trêve pascale, ainsi que le moratoire négocié par les États-Unis le mois dernier sur les attaques contre les infrastructures énergétiques (réseaux électriques, raffineries, etc.).
« En réalité, le président a expliqué hier même la complexité de ce sujet en répondant aux journalistes. Autrement dit, s’agissant des infrastructures civiles, il faut clairement différencier les situations où ces installations peuvent devenir une cible militaire de celles où elles ne le peuvent pas », a déclaré Peskov.
Poutine acceptera-t-il une véritable trêve civile ?
Il a cité le président russe, selon lequel une infrastructure civile peut devenir une cible militaire si des combattants ennemis s’y rassemblent.
« Il y a donc des nuances qui méritent d’être discutées », a-t-il ajouté.
Depuis le début du conflit, des civils ont péri des deux côtés, mais les pertes sont bien plus lourdes en Ukraine. Le 13 avril, au moins 35 personnes ont été tuées lors d’une frappe russe dans la ville de Soumy, que Kiev qualifie d’attaque délibérée contre des civils. Moscou soutient quant à lui avoir visé des responsables militaires ukrainiens.
Lundi, Zelensky a affirmé que l’« objectif principal » des discussions entre l’Ukraine, les États-Unis et les pays européens serait de plaider pour un cessez-le-feu inconditionnel. Le mois dernier, l’Ukraine avait accepté l’idée d’une trêve totale de 30 jours, mais Poutine y avait opposé une longue liste de questions et de conditions sur sa mise en œuvre.