Berlin (Brussels Morning Newspaper) – Le ministre de l’Intérieur allemand, Alexander Dobrindt, espère que l’Union européenne parviendra à un consensus sur le retour des demandeurs d’asile déboutés vers des pays tiers sûrs situés à proximité de leurs pays d’origine.
Lors des élections nationales de février, les conservateurs du chancelier allemand Friedrich Merz ont remporté la victoire en promettant une réduction de l’immigration, une promesse qui a séduit les électeurs, bien que le nombre d’arrivées ait diminué depuis plus d’un an.
Comment l’Allemagne pousse-t-elle à des accords européens sur les retours d’asile ?
Dans un entretien accordé samedi au journal Welt am Sonntag, le ministre allemand a déclaré que l’utilisation de pays tiers pour accueillir les migrants ne pouvait se faire que dans le cadre d’un accord au niveau européen.
« Nous avons besoin de pays tiers disposés à accueillir les migrants qui ne peuvent réellement pas retourner dans leur pays d’origine »,
a déclaré Dobrindt.
« Aucun État membre de l’Union européenne ne peut développer ce modèle de manière autonome, mais cela devra à terme se faire à l’échelle de l’Union »,
a-t-il ajouté.
« Nous posons les bases de cela, dès maintenant. »
Dès sa prise de fonction, Dobrindt avait promis de renforcer les contrôles aux frontières, ce qui avait provoqué l’opposition de certains pays voisins, inquiets de ses projets de renvoyer les migrants en situation irrégulière.
En quoi le nouveau plan de l’UE pourrait-il modifier les règles d’asile ?
Plus tôt ce mois-ci, la Commission européenne a proposé un plan visant à permettre aux États membres de rejeter plus facilement les demandes d’asile émanant de migrants ayant transité par un « pays tiers sûr » avant d’atteindre l’UE, même en l’absence de lien direct avec ce pays.
Ce projet a pour but d’accélérer les procédures d’asile et d’alléger la pression sur les systèmes d’accueil européens en élargissant l’application de la notion de pays tiers sûr.
La législation actuelle de l’UE impose qu’il existe un lien concret (comme des liens familiaux ou un séjour antérieur) entre le demandeur d’asile et le pays tiers pour que cette notion soit applicable.
Comment l’Italie et le Royaume-Uni ont-ils fait face à des revers en matière de politique migratoire ?
En Italie, un projet visant à traiter les demandes d’asile de migrants secourus en mer dans des centres situés en Albanie a été suspendu en raison de recours devant les tribunaux italiens.
Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer, dès son arrivée au pouvoir l’an dernier, a abandonné un projet de l’ancienne administration conservatrice visant à expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile entrés illégalement dans le pays. Le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne.