La subvention de 260 millions d’euros d’ArcelorMittal ne suffit pas à verdir son projet à Gand

Lailuma Sadid
Crédit: VRT

Gand (Brussels Morning Newspaper) – ArcelorMittal, le plus grand producteur d’acier au monde, ambitionne de réduire la pollution sur son site de Gand, en Belgique, avec pour objectif une baisse de 32 millions de tonnes de CO2 sur dix ans. Pourtant, la flambée des coûts énergétiques freine sérieusement le projet.

Le géant sidérurgique souhaite verdir sa production, notamment à l’usine de Gand. Pour cela, il a bénéficié d’une aide de 260 millions d’euros du Fonds européen pour l’innovation afin de développer une méthode de production d’acier plus respectueuse de l’environnement. Cependant, cette aide s’est révélée insuffisante face aux défis actuels.

Les règles européennes ont récemment changé, rendant les investissements écologiques plus difficiles à rentabiliser. À cela s’ajoutent les coûts énergétiques très élevés et une surproduction mondiale d’acier, qui compliquent la rentabilité du secteur. En conséquence, ArcelorMittal a dû reporter ses projets de décarbonation de ses sites européens, y compris celui de Gand.

Le plan vert d’ArcelorMittal à Gand survivra-t-il aux obstacles économiques ?

L’entreprise dispose pourtant de nouvelles technologies pour capter la pollution, mais elle a besoin d’un soutien accru des gouvernements et d’un environnement économique stable. Elle appelle l’Union européenne à clarifier ses intentions quant au soutien à long terme du secteur sidérurgique, afin que celui-ci puisse rester compétitif tout en atteignant les objectifs climatiques.

Les responsables de l’entreprise ont averti que si ces difficultés ne sont pas surmontées, les aciéries européennes risquent de prendre du retard par rapport à leurs concurrentes internationales dans la transition écologique, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur l’économie européenne.

Le projet de verdissement de l’usine sidérurgique de Gand visait une réduction immédiate de 3 % des émissions de CO2 en Belgique, soit environ 32 millions de tonnes en moins sur la prochaine décennie.

Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu pour ce projet écologique. L’environnement économique en Europe s’est durci : les coûts énergétiques sont plus élevés qu’escompté et la surcapacité de production d’acier pèse sur les bénéfices. Face à ces difficultés, ArcelorMittal a pris la décision de suspendre temporairement son plan vert pour Gand.

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Lailuma Sadid est une ancienne diplomate à l'ambassade de la République Islamique d'Afghanistan auprès du Royaume de Belgique, en charge des affaires liées à l'OTAN. Elle a suivi des formations à l'OTAN et a été intervenante lors d'événements au siège de l'OTAN à Bruxelles, ainsi qu'aux Pays-Bas, en Allemagne, en Estonie et en Azerbaïdjan. Sadid a également été reporter politique pour l'agence de presse Pajhwok, couvrant la conférence de Londres en 2006 et le sommet de Lisbonne en 2010.
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