Bruxelles (Brussels Morning Newspaper) – Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transition écologique, a déclaré à l’AFP que l’Union européenne vise une « concurrence équitable » avec la Chine, et non une course vers la baisse des salaires ou des normes environnementales.
Les tensions économiques entre l’UE et Pékin sont vives. Bruxelles s’inquiète du fait que les subventions massives de l’État chinois pourraient entraîner une surproduction industrielle, creusant le déficit commercial et inondant le marché européen de produits chinois à bas prix, mettant ainsi en péril les entreprises locales.
En visite à Pékin avant un sommet UE-Chine majeur prévu ce mois-ci, Teresa Ribera, vice-présidente exécutive pour une transition propre, juste et compétitive, a rejeté les accusations chinoises selon lesquelles l’UE pratiquerait du protectionnisme.
Pourquoi l’UE rejette-t-elle les accusations de protectionnisme ?
« Nous, Européens, ne voulons pas entrer dans une course vers des bas salaires, une réduction des droits du travail ou un affaiblissement des normes environnementales », a affirmé Teresa Ribera, qui est également responsable de la concurrence au sein de l’UE.
Elle a ajouté :
« Il est évident que nous ne pourrions pas être dans une position favorable si nos marchés étaient submergés par des produits à des prix qui ne reflètent pas leur coût réel. »
Les tarifs de l’UE vont-ils nuire aux objectifs mondiaux en matière d’énergie verte ?
En octobre, l’Union européenne a imposé des droits de douane allant jusqu’à 35 % sur les importations de véhicules électriques chinois et a lancé des enquêtes sur les fabricants de panneaux solaires détenus par la Chine.
Interrogée sur le fait que ces mesures pourraient freiner la transition mondiale vers les énergies renouvelables, Ribera a reconnu :
« Il est juste de dire que, oui, nous pourrions en tirer des bénéfices à très court terme. »
Cependant, elle a averti que :
« Cela pourrait réduire les opportunités d’investissement à long terme dans l’avenir de l’UE. »
La menace commerciale de Trump affecte-t-elle les relations UE-Chine ?
La visite de Ribera intervient alors que la Chine cherche à renforcer ses relations avec l’Union européenne pour contrebalancer l’influence des États-Unis.
« Je ne pense pas que nous ayons assisté à de nombreuses occasions où une grande économie, un grand pays, décide de s’isoler d’une manière aussi marquante », a-t-elle déclaré.
Et d’ajouter :
« C’est regrettable. Les Chinois peuvent penser que les États-Unis leur ont offert une excellente occasion de devenir beaucoup plus influents sur la scène internationale. »