Bruxelles (Brussels Morning Newspaper) – La ministre belge de la Justice, Annelies Verlinden, a présenté un plan visant à améliorer l’état des bâtiments judiciaires, la sécurité, ainsi que les conditions du personnel, tout en excluant toute révision des coupes dans les pensions. Ce plan vise à apaiser les tensions et amorcer des réformes plus larges.
Quel est l’objectif du plan de justice sans modifier les pensions ?
Comme l’a rapporté VRT News, Annelies Verlinden a dévoilé un plan pour répondre aux difficultés majeures du système judiciaire belge, qui connaît une profonde insatisfaction depuis la réduction des pensions judiciaires.
Toutefois, la ministre a souligné que ces coupes ne seront pas revues dans le cadre du plan actuel. Elle a élaboré ce plan après avoir consulté les acteurs du secteur judiciaire. Il prévoit notamment la rénovation des anciens bâtiments de justice et le renforcement de la sécurité au sein des tribunaux.
Ce plan prévoit également des mesures pour rendre les carrières judiciaires plus attractives, avec notamment le recrutement de personnel de soutien supplémentaire et des incitations financières.
Pourquoi certains restent-ils insatisfaits ?
Malgré ces avancées, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer l’absence de mesures sur les pensions, considérées comme essentielles à la stabilité et à la confiance dans le système. Pour beaucoup, une réforme complète incluant les pensions reste indispensable.
« C’est bien sûr une première étape, car l’urgence d’investissements et de réformes supplémentaires reste intacte. Mais je suis heureuse que nous puissions donner un peu d’oxygène à la justice avec ces premiers petits succès », a déclaré la ministre Verlinden.
Quelles sont les mesures concrètes annoncées ?
Pour améliorer le quotidien des agents de justice, le plan prévoit la distribution de chèques-repas et d’indemnités pour le télétravail, comme c’est déjà le cas dans d’autres services publics. Les agents bilingues (néerlandais/français) bénéficieront d’un complément de rémunération.
Autre point important : les magistrats en formation pourront désormais valoriser l’ensemble de leur expérience professionnelle antérieure, au lieu des seuls deux ans actuellement pris en compte. Une réévaluation des salaires est également prévue, pouvant déboucher sur des ajustements plus importants à l’avenir.
« Là où nous demandons aux citoyens de faire confiance à la justice, celle-ci ne doit donner aucun motif de fragiliser la confiance dans son fonctionnement », a insisté Annelies Verlinden.
La réaction des magistrats et du procureur général de Bruxelles
La ministre a affirmé que les fonds nécessaires à la mise en œuvre du plan sont déjà disponibles. Elle reconnaît le mécontentement persistant au sein de la magistrature, mais appelle à la poursuite du travail. L’enjeu reste de savoir si ces mesures suffiront à convaincre les magistrats de suspendre leurs actions de protestation.
Le procureur général de Bruxelles s’est dit satisfait de cette initiative, bien qu’il estime qu’elle ne répond pas à l’ensemble des problématiques. Il appelle à poursuivre les négociations pour traiter les questions en suspens, comme celle des pensions et des infrastructures délabrées.
« D’autres négociations sont nécessaires, mais c’est sans aucun doute une bonne nouvelle », a-t-il conclu.