Paris (Brussels Morning Newspaper) – Une cour d’appel française a ordonné jeudi la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais incarcéré depuis près de 40 ans pour les attentats perpétrés en 1982 contre des diplomates américains et israéliens en France.
En 1987, l’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), Abdallah, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour les assassinats en 1982 de l’attaché militaire américain Charles Robert Ray et du diplomate israélien Yacov Barsimantov, ainsi que pour la tentative d’assassinat en 1984 du diplomate américain Robert Homme à Strasbourg.
Quelles sont les conditions de sa future libération ?
La Cour d’appel de Paris a statué en faveur de sa libération de la prison du sud de la France pour le vendredi 25 juillet, à condition qu’il quitte immédiatement le territoire français et n’y revienne pas.
Georges Abdallah est l’un des plus anciens détenus de France, la majorité des condamnés à perpétuité étant libérés après moins de 30 ans.
Pourquoi les États-Unis s’opposent-ils à sa libération ?
Les États-Unis se sont systématiquement opposés à la libération de Georges Ibrahim Abdallah durant ses décennies de détention. Les agences américaines ont exercé une pression constante sur les autorités judiciaires et politiques françaises pour empêcher toute libération conditionnelle ou expulsion, en tant que partie civile dans l’affaire, l’une des victimes étant un diplomate américain.
Les responsables américains ont exprimé de vives inquiétudes face à la posture politique assumée par Abdallah, sans regrets ni repentance. Selon eux, une telle décision enverrait un message problématique à la communauté internationale, en libérant un individu reconnu coupable d’actes aussi graves. Lors de ses dernières audiences, les États-Unis ont adressé des lettres officielles exhortant la justice française à “s’opposer fermement” à sa libération.
Quelle est la position du Liban concernant son emprisonnement ?
Depuis 2018, les autorités libanaises demandent régulièrement la libération de Georges Abdallah. Elles considèrent cette détention prolongée comme une question nationale, humanitaire et politique. Cette demande a été relayée à plusieurs reprises dans des communications diplomatiques et des discours publics.
Le Liban affirme qu’Abdallah a purgé une peine très longue comparée à d’autres cas similaires en France, et assure être prêt à l’accueillir sur son sol en cas d’expulsion, comme l’exigent les conditions de libération imposées par la justice française.
Comment Abdallah justifie-t-il ses actes passés ?
Georges Ibrahim Abdallah a toujours présenté ses actes comme une forme de lutte politique, et non comme des crimes. Lors de ses déclarations devant la justice ou dans ses rares messages publics, il déclare :
« Je suis un combattant, pas un criminel. »
Il affirme que son engagement armé est né des violations des droits humains à l’encontre des Palestiniens, qu’il considère comme la cause fondamentale de son action militante.