Westhoek (Brussels Morning Newspaper) – La Flandre et la France ont signé un nouvel accord clarifiant les mesures conjointes pour lutter contre les inondations dans la région du Westhoek, notamment dans les zones basses des Moeren.
Un traité historique stipulait que l’eau des Moeren devait être évacuée vers la mer via Nieuport. Toutefois, cela ne s’est pas concrétisé lors des inondations du Westhoek en 2023.
Désormais, grâce à ce nouvel accord, l’évacuation est également possible via Dunkerque. En cas d’urgence, le traité précise désormais qui est responsable et comment les accords automatiques entrent en vigueur.
La région des polders des Moeren se situe à cheval entre le territoire français et flamand. Située sous le niveau de la mer, elle est particulièrement vulnérable aux inondations, comme cela a été clairement observé en 2023.
Des précipitations exceptionnellement abondantes et une augmentation du débit des eaux en provenance de France ont provoqué d’importantes inondations dans le Westhoek.
Environ 6 000 hectares de terres agricoles ont été submergés, le sous-sol s’est retrouvé saturé, et de nombreux cours d’eau du bassin de l’Yser ont débordé.
La station de pompage d’urgence de la Speievaart à Furnes, capable de transférer l’eau des Binnen Moeren vers le canal Nieuport–Dunkerque, a été utilisée durant ces inondations. À Dunkerque, l’infrastructure coulissante permettant un plus grand débit vers le Canal Exutoire a également été utilisée efficacement pendant les inondations de 2023.
Cependant, à cette époque, il n’existait aucune base juridique officielle pour ces actions. C’est pourquoi le « Traité de la Noix » a été signé aujourd’hui à Lille entre le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA).
Ce nouvel accord repose sur le traité franco-belge de 1890 et son successeur approuvé en 1968. Il actualise essentiellement ces traités en les adaptant aux réalités actuelles. Le protocole définit les responsabilités en cas de crue exceptionnelle, la gestion et l’entretien des infrastructures, l’entrée en vigueur automatique des accords en situation d’urgence, et renforce la coopération entre toutes les parties concernées.
Ainsi, le traité fournit une base juridique solide pour une gestion de l’eau commune et tournée vers l’avenir dans la région.
En quoi ce nouvel accord améliorera-t-il la prévention des inondations dans le Westhoek ?
Les défenses contre les inondations et la régulation des niveaux d’eau sont désormais coordonnées au-delà des frontières grâce à cet accord, qui précise également les responsabilités de chaque partie et la gestion conjointe des cours d’eau comme l’Yser (IJzer).
Cela réduit le risque d’actions non concertées pouvant aggraver les inondations des deux côtés de la frontière.
Le traitement des goulots d’étranglement pour l’évacuation des eaux est crucial, et la France est encouragée à accroître la capacité des ports comme celui de Dunkerque afin que les eaux de crue puissent s’écouler plus efficacement vers la mer. En Flandre, où les inondations sont un enjeu majeur, cela permet d’éviter les refoulements.
Pour renforcer l’efficacité de la réponse aux inondations et réduire les dégâts, l’accord encourage la coopération en matière de préparation aux catastrophes : partage de ressources comme les sacs de sable et les pompes, coordination des alertes et des évacuations.