La Belgique surveille 764 réseaux, dont deux ajoutés à la liste terroriste

Lailuma Sadid
Crédit: Benoit Doppagne/BELGA MAG/AFP via Getty Images | James Arthur Photography

Bruxelles (Brussels Morning Newspaper) – L’OCAM en Belgique surveille de près le groupe extrémiste “764” et “The Com”, un réseau lié à la haine, la sextorsion et l’exploitation de mineurs. Deux de ses membres figurent désormais sur la liste officielle des terroristes. Les ministres Bernard Quintin et Paul Van Tigchelt mènent une offensive renforcée contre ces groupes.

Quelles sont les caractéristiques du groupe “764” et de “The Com” ?

Selon VRT News, en Belgique, le groupe extrémiste “764” et d’autres collectifs comme “No Lives Matter” sont dans le collimateur de l’OCAM (Organe de coordination pour l’analyse de la menace). Ces entités font partie d’un univers en ligne plus vaste baptisé “The Com” (abréviation de “The Community”). Elles propagent des discours de haine, mêlant néonazisme, satanisme et nihilisme.

L’avertissement initial provient du FBI en 2023. Ces groupes n’ont ni hiérarchie claire ni base géographique fixe. Ils opèrent via des salons de discussion cryptés, ciblant principalement les jeunes par des méthodes comme la sextorsion ou la manipulation en ligne.

L’OCAM indique que ces groupes banalisent la criminalité en la transformant en jeu : des “points” ou des “récompenses” sont attribués pour des actes répréhensibles. Deux personnes affiliées à 764 figurent désormais sur la liste belge des terroristes.

Comment la Belgique réagit-elle à la menace croissante posée par “764” ?

Cette semaine, Paul Van Tigchelt, ancien ministre de la Justice (Open VLD) et ex-directeur de l’OCAM, a soulevé la question devant la commission de l’Intérieur. Il a interrogé Bernard Quintin (MR), ministre actuel de l’Intérieur, sur la dangerosité de ce réseau.

Quintin a confirmé que l’OCAM considère ces groupes comme un risque grandissant. Le niveau de menace terroriste en Belgique reste au niveau 3. Cependant, l’OCAM constate une hausse préoccupante de l’implication des mineurs : environ un tiers des nouveaux cas de radicalisation les concernent.

Bien qu’aucun projet d’attentat majeur ne soit actuellement identifié, ces groupes inquiètent en raison de leur fonctionnement éclaté. Leurs membres agissent souvent seuls et leur présence en ligne rend leur traçabilité difficile. La Belgique coopère avec d’autres pays pour bloquer leurs activités numériques.

Selon Quintin, “le réseau 764 représente une menace émergente, transfrontalière, de l’extrémisme violent nihiliste, avec des éléments de satanisme, de néonazisme et d’accélérationnisme.”

Quelles nouvelles mesures sont mises en place ?

Le gouvernement belge durcit sa politique contre les groupes haineux. Les ministres Quintin et celui de la Justice collaborent pour renforcer les capacités de l’OCAM. Grâce à une nouvelle loi, l’OCAM peut désormais enregistrer des groupes diffusant des discours de haine, même sans usage direct de la violence.

L’OCAM modernise ses systèmes avec l’aide d’autres agences. Des équipes locales composées de la police et de services sociaux seront mobilisées pour surveiller ces réseaux et intervenir en amont. L’objectif : éviter que la radicalisation ne débouche sur la violence.

Paul Van Tigchelt a salué les réponses du ministre Quintin, les qualifiant de “rassurantes”, tout en appelant à ne pas politiser à outrance l’extrémisme de gauche ou de droite. Il rappelle que le salafisme djihadiste reste considéré comme la principale menace par les services belges.

Cependant, les fichiers de contre-terrorisme belges incluent désormais aussi des individus affiliés à des idéologies d’extrême droite et d’extrême gauche. L’ajout de deux personnes liées à l’idéologie “764” marque un élargissement stratégique de la Belgique pour inclure de nouvelles formes de menaces, en particulier celles visant la jeunesse par des moyens numériques.

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Lailuma Sadid est une ancienne diplomate à l'ambassade de la République Islamique d'Afghanistan auprès du Royaume de Belgique, en charge des affaires liées à l'OTAN. Elle a suivi des formations à l'OTAN et a été intervenante lors d'événements au siège de l'OTAN à Bruxelles, ainsi qu'aux Pays-Bas, en Allemagne, en Estonie et en Azerbaïdjan. Sadid a également été reporter politique pour l'agence de presse Pajhwok, couvrant la conférence de Londres en 2006 et le sommet de Lisbonne en 2010.
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