Le débat sur les relations avec Israël a pris un nouveau tournant lorsque l’une des marques de soins les plus populaires au monde, Nivea, a été au cœur de la controverse. Pour comprendre si la marque soutient Israël, il est nécessaire de se pencher sur la structure de sa société mère Beiersdorf, sa stratégie marketing, et la sensibilité politique du conflit israélo-palestinien.
Nivea est une entreprise historique fondée en Allemagne en 1882 par Carl Paul Beiersdorf. Elle appartient à Beiersdorf AG, dont le siège est à Hambourg, en Allemagne. Parmi les autres marques du groupe figurent Labello, Aquaphor, et Eucerin. Présente sur les marchés mondiaux, Beiersdorf vend également ses produits au Moyen-Orient, notamment en Israël et dans les territoires palestiniens.
Pourquoi Israël avait-il disparu du site de Nivea ?
La controverse a éclaté lorsque des utilisateurs ont remarqué que les territoires palestiniens étaient listés comme lieux de vente des produits Nivea, mais pas Israël. Cela a provoqué une vague d’indignation, notamment parmi les associations pro-israéliennes et certains consommateurs israéliens.
L’actrice et mannequin israélienne Becky Griffin a exprimé sa consternation, estimant qu’Israël méritait d’être mentionné s’il était suffisamment bon pour y vendre des produits.
Le Centre Simon Wiesenthal, organisation juive de défense des droits de l’homme, a accusé Beiersdorf de boycotter Israël et a exigé des explications ainsi que la remise d’Israël sur la liste.
Quelle a été la réaction de Beiersdorf ?
Beiersdorf a répondu que la suppression d’Israël du site était une question logistique, non politique. Israël, au même titre que Malte ou Chypre, ne figurait pas dans la liste car les opérations locales sont gérées depuis la Grèce.
Face à la pression, Israël a été réintégré sur le site, et Beiersdorf a annoncé le développement d’un site israélien dédié en hébreu et en anglais. Ce geste visait à calmer la polémique.
Beiersdorf soutient-il Israël politiquement ou économiquement ?
Des appels au boycott se sont multipliés après les accusations selon lesquelles Beiersdorf soutiendrait Israël sur les plans économique et politique. La société allemande est soupçonnée de financer indirectement des colonies illégales en territoire palestinien, ce qui a provoqué la réaction de mouvements comme le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).
Sur le plan économique, Beiersdorf maintient des relations commerciales avec Israël, bien que certaines opérations soient attribuées à sa filiale grecque.
Politiquement, la position de Beiersdorf semble alignée sur celle de l’Allemagne, qui soutient le droit d’Israël à exister et à se défendre, tout en promouvant une solution à deux États et en apportant une aide humanitaire.
Quelle est la réaction des consommateurs et pourquoi un boycott est-il en cours ?
Les appels au boycott de Nivea reposent principalement sur les liens supposés entre Beiersdorf et les politiques israéliennes, notamment les colonies dans les territoires palestiniens. Le mouvement BDS accuse Beiersdorf de profiter de l’occupation et des violations des droits humains en vendant ses produits en Israël et dans les territoires occupés.
En 2005 déjà, l’omission d’Israël sur le site de Nivea avait déclenché une polémique similaire. Bien que Beiersdorf ait évoqué des raisons logistiques, de nombreux consommateurs ont vu dans cette décision un geste politique ambigu.
Certains clients considèrent Nivea comme une zone grise, estimant que la responsabilité incombe à la maison-mère, et non à la marque elle-même. D’autres préfèrent boycotter totalement le groupe.
Quels défis pour Nivea face au conflit israélo-palestinien ?
En 2025, le conflit reste non résolu. La guerre contre le Hamas à Gaza continue de faire des ravages humains et provoque une crise humanitaire majeure, marquée par des pénuries alimentaires et des déplacements massifs de population.
Les tensions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ne cessent d’augmenter. Dans ce climat, les entreprises sont appelées à ne pas soutenir ou bénéficier indirectement des violations des droits humains.
Beiersdorf, maison-mère de Nivea, affiche un soutien clair à Israël, notamment dans ses campagnes commerciales. Mais cette position lui vaut également des critiques et des appels au boycott, accusée de soutenir l’occupation et les colonies illégales.
La controverse liée à la non-mention d’Israël sur le site de Nivea illustre la sensibilité politique du sujet. Le choix d’utiliser ou de boycotter les produits Nivea dépend désormais des valeurs personnelles des consommateurs, confrontés à un dilemme entre éthique, politique et consommation.