Bruxelles (Brussels Morning Newspaper) – La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré mardi que la stratégie de l’UE envers la Chine se concentrera désormais sur une politique de « réduction des risques » (de-risking) plutôt que sur une rupture totale (decoupling), lors de son discours en séance plénière du Parlement européen consacré aux relations UE-Chine.
Pourquoi l’UE passe-t-elle de la rupture à la réduction des risques avec la Chine ?
Dans son intervention à Strasbourg, Von der Leyen a souligné que les relations de l’UE avec la Chine doivent être basées sur « une évaluation lucide de la nouvelle réalité ». Cette prise de position marque un tournant stratégique avant le sommet prévu plus tard ce mois-ci, où les dirigeants européens aborderont le partenariat « sans limites » de Pékin avec la Russie de Vladimir Poutine.
« On peut dire que la Chine permet de facto l’économie de guerre russe, et cela est inacceptable »,
a-t-elle déclaré aux eurodéputés.
Von der Leyen a insisté sur la nécessité de rééquilibrer les relations économiques, de réduire les risques et de renforcer les efforts diplomatiques, notamment sur les enjeux climatiques et environnementaux.
Elle a d’abord salué la Chine comme une grande civilisation mondiale ayant émergé en puissance mondiale au cours des 50 dernières années, mais son ton s’est rapidement durci.
Comment la politique commerciale chinoise menace-t-elle les industries européennes ?
Von der Leyen a accusé Pékin de contourner les règles internationales et de saturer les marchés mondiaux avec des produits issus de
« surcapacités subventionnées — non seulement pour stimuler ses propres industries, mais aussi pour étouffer la concurrence internationale ».
Elle a dénoncé le fait que la Chine détienne
« le plus grand excédent commercial de l’histoire de l’humanité »
et a affirmé que les entreprises européennes font face à une discrimination systématique sur le marché chinois.
« Je l’ai toujours dit : l’Europe est pleinement engagée dans un dialogue avec la Chine axé sur les résultats »,
a-t-elle déclaré, en appelant Pékin à un dialogue constructif qui mène à un véritable changement.
« Si notre partenariat doit progresser, nous avons besoin d’un véritable rééquilibrage. »