Lay’s soutient-elle Israël ? Ce que chaque consommateur doit savoir

Editorial Team
Crédit: Sara Haas

Pourquoi Lay’s et Pepsi sont-ils visés par les appels au boycott ?

Depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en 2023, le hashtag #BoycottIsraeliItems est devenu viral sur les réseaux sociaux. Une vidéo largement partagée montre un homme retirant des chips Lay’s de leur emballage, qui se transforment en viande une fois dans sa bouche. Il boit ensuite une canette de Pepsi, qui devient du sang. Le message est clair : ces produits seraient israéliens et devraient être boycottés en solidarité avec la Palestine.

Quelle est la signification du conte de l’oiseau et du feu ?

Une fable accompagne souvent ces campagnes. Un moineau tente d’éteindre un incendie en apportant goutte à goutte de l’eau dans son bec, malgré l’inefficacité apparente de ses efforts. À la question d’un corbeau sur l’utilité de son action, il répond : « Pour satisfaire ma conscience. »
Cette histoire est utilisée comme métaphore du boycott symbolique de produits israéliens par des pays comme le Pakistan : bien que l’impact économique direct soit faible, il s’agit d’un geste moral.

Quelle est l’origine de la marque Lay’s ?

Lay’s a vu le jour en 1932 à Nashville, Tennessee, fondée par Herman W. Lay. En 1939, il rachète une entreprise de fabrication alimentaire. En 1961, Lay fusionne avec son concurrent Frito pour devenir Frito-Lay, qui est intégré à PepsiCo en 1965. À partir des années 1980, Lay’s se développe à l’international sous différents noms : Sabritas au Mexique, Walkers en Angleterre, Chipsy en Égypte, et Tapuchips en Israël.

En Israël, Strauss-Elite, une entreprise locale affiliée à PepsiCo, distribue les produits Lay’s. Cette adaptation démontre la stratégie de pénétration locale de PepsiCo, mais établit aussi un lien commercial direct avec le marché israélien.

PepsiCo entretient-elle des liens économiques avec Israël ?

Oui. PepsiCo, maison mère de Lay’s, est fortement engagée économiquement en Israël. En 2018, elle a racheté SodaStream, entreprise israélienne connue pour ses machines à gazéifier les boissons, pour 3,2 milliards de dollars. Ce rachat a été suivi d’un investissement de 92,5 millions de dollars dans l’usine de SodaStream située dans le sud d’Israël, qui emploie Palestiniens et Bédouins.

De plus, PepsiCo possède 50 % de Sabra, une société de produits alimentaires du Moyen-Orient, qui a aussi des liens avec Israël. Ces investissements ont entraîné de nombreuses critiques, notamment de la part de militants pro-palestiniens.

Quel est l’impact du boycott des produits israéliens ?

Le boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël remonte à plusieurs décennies, mais a connu un regain après les attaques du 7 octobre 2023. Depuis un an, les bombardements israéliens à Gaza ont causé la mort de plus de 41 000 civils.
Des marques américaines comme McDonald’s, Coca-Cola, Burger King ou KFC ont déjà été ciblées. En Égypte, un KFC a été incendié ; au Liban, un autre a été bombardé. Ce boycott a profité à des marques locales comme Zam Zam Cola en Iran ou Star Cola aux Émirats arabes unis.

Qu’en est-il de la situation au Pakistan ?

Au Pakistan, le boycott a stimulé la croissance de l’industrie locale des boissons gazeuses. Selon Salman Aleem, secrétaire général de l’All Pakistan Restaurant Association, les marques locales détiennent désormais plus de 90 % du marché dans la restauration. Des marques comme Cola Next, Pakola et Quice gagnent rapidement en parts de marché.

Bien que les entreprises locales ne communiquent pas sur l’ampleur de leurs investissements ou sur l’impact exact du boycott, leur part du marché est passée de 2,5 % à 12 % en un an. Cependant, les produits comme Lay’s, Doritos ou Aquafina, également détenus par PepsiCo, ne sont pas autant critiqués que les sodas.

En 2023, PepsiCo a enregistré 91,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires mondial contre 45,8 milliards pour Coca-Cola. Le marché pakistanais des boissons gazeuses est estimé à 303 milliards de roupies, avec une consommation annuelle de 1,4 milliard de litres.

Lay’s soutient-elle Israël ? Une analyse plus nuancée

Lay’s est vendue en Israël, mais elle ne prend aucune position politique publique. Toutefois, PepsiCo a renforcé sa présence économique en Israël via l’expansion de SodaStream et d’autres entreprises israéliennes.
Ces liens économiques suffisent à certains consommateurs pour appeler au boycott. Pour d’autres, Lay’s reste une marque globale, neutre sur le plan politique.

Conclusion

Lay’s, en tant que marque, n’exprime aucun soutien politique explicite à Israël. Toutefois, sa société mère, PepsiCo, a des intérêts commerciaux importants en Israël, ce qui suscite des critiques. Le débat autour de Lay’s et Israël repose sur la perception individuelle de la responsabilité économique indirecte.
Ceux qui souhaitent éviter de contribuer à l’économie israélienne peuvent choisir de boycotter Lay’s. D’autres y verront une entreprise sans engagement politique, opérant selon des logiques de marché globalisé.

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