Aalst (Brussels Morning) – La ville d’Aalst prévoit d’augmenter les frais journaliers des plaines de jeux de 8 euros à 12 euros, soit une hausse de 50 %. Selon les autorités locales, cette augmentation a pour but de mieux rémunérer les moniteurs et de garantir des services de qualité. Bart Van den Neste, échevin de la jeunesse, soutient la mesure, affirmant que des aides financières seront disponibles pour les familles en difficulté. Toutefois, l’opposition, représentée par Sam Van de Putte (Vooruit), craint que cette hausse ne rende l’accueil des enfants moins abordable pour certaines familles.
Pourquoi augmenter les frais ?
Le conseil communal d’Aalst s’apprête à voter sur cette proposition d’augmentation. Les autorités expliquent que les villes voisines rémunèrent mieux leurs moniteurs, ce qui incite les jeunes d’Aalst à chercher du travail ailleurs ou à opter pour des emplois de vacances mieux payés.
L’objectif de la ville est donc d’assurer des salaires attractifs afin de fidéliser les moniteurs qualifiés dans les programmes locaux. Sans ce changement, les services pourraient perdre leur personnel, ce qui nuirait à la qualité de l’expérience proposée aux enfants.
Un accès garanti malgré la hausse des tarifs ?
Les autorités rassurent : malgré la hausse des frais, des dispositifs seront maintenus pour garantir l’accessibilité à tous. Le tarif opportunité, qui permet une réduction pour les familles en difficulté financière, continuera d’être proposé. Cela signifie que tous les enfants auront accès aux activités, peu importe les revenus de leurs parents.
Selon l’échevin Bart Van den Neste, cette réforme est justifiée car dans les communes voisines, les parents paient déjà plus pour des services similaires. La ville veut trouver un équilibre entre l’accessibilité pour les familles vulnérables et une rémunération juste pour les animateurs.
« Pour garder les moniteurs, nous voulons mieux les rémunérer et nous exigeons un certificat d’animateur »
— Bart Van den Neste
Mesures d’accompagnement pour les familles
Bart Van den Neste insiste sur le fait que des aides supplémentaires sont disponibles pour atténuer l’impact de la hausse. Le gouvernement flamand accorde un forfait de soutien pour ce type de programmes. Certaines familles peuvent également bénéficier de remboursements partiels via leur mutuelle, selon leur contrat.
Il rappelle aussi que les frais de garde d’enfants sont fiscalement déductibles, ce qui permet aux parents de récupérer une partie de la somme. Ces mesures visent à faciliter l’accès aux activités malgré le nouveau tarif de 12 euros par jour. Selon l’échevin, ces soutiens, ajoutés au tarif opportunité, garantiront l’accessibilité tout en permettant une meilleure reconnaissance du travail des moniteurs.
Une hausse contestée par l’opposition
« Après cette augmentation, Aalst coûtera deux fois plus cher que les autres centres-villes »
— Sam Van de Putte, Vooruit
Le conseiller d’opposition Sam Van de Putte (Vooruit) critique vivement cette décision. Il estime que la ville devrait plutôt chercher à rendre l’accueil des enfants plus accessible. Pour lui, une commune comme Aalst devrait investir dans des programmes d’inclusion pour aider les familles, et non mettre en place des mesures qui risquent d’en exclure certaines.
Il souligne que le tarif opportunité à Aalst est déjà plus élevé que dans d’autres villes, ce qui montre, selon lui, un manque d’équité. Il appelle la ville à s’inspirer des communes voisines qui parviennent à offrir des services similaires à moindre coût. Il redoute que certains parents renoncent à inscrire leurs enfants, ce qui nuirait à l’accessibilité et à la diversité des programmes.
« Une ville comme Aalst doit investir dans un accueil d’enfants accessible et abordable, pas dans des mesures qui créent des obstacles », affirme Sam Van de Putte.
Une rémunération des moniteurs remise en question
Sam Van de Putte critique également la politique salariale actuelle. Il rappelle qu’Aalst payait autrefois les animateurs à un tarif fixe, mais que cela a été remplacé par une indemnité de bénévole. Il estime qu’il faut revoir cette décision.
« J’ai moi-même été animateur de plaine de jeux, et à l’époque on recevait un tarif fixe. Aalst a décidé il y a quelques années de le réduire à une indemnité de bénévolat », explique-t-il.
Il insiste sur l’importance d’une rémunération équitable pour les jeunes moniteurs, qui travaillent souvent de longues heures. Pour lui, ce ne sont pas aux enfants et aux familles de subir les conséquences de ces choix politiques.
La Fédération flamande des plaines de jeux prévoit de se réunir prochainement pour réfléchir à des moyens de mieux motiver les jeunes à devenir moniteurs.