Kyiv (Brussels Morning Newspaper) – Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exclu toute rencontre avec des responsables russes autres que le président Vladimir Poutine lors de sa visite à Istanbul cette semaine, a déclaré mardi le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak dans l’émission Breakfast Show. Il a souligné que discuter avec des responsables de rang inférieur serait « inutile ».
Le président américain Donald Trump a exprimé sa volonté de participer à la réunion proposée ce jeudi à Istanbul, devenue centrale dans ses efforts pour mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Poutine n’a pas encore confirmé sa présence.
« Non, bien sûr. Ce n’est pas le format »,
a commenté Podoliak à propos des spéculations selon lesquelles Zelensky pourrait rencontrer d’autres responsables russes en l’absence de Poutine. Il a insisté sur le fait que même les dirigeants russes de haut rang, comme les ministres, ne possédaient pas le pouvoir de prendre des décisions significatives sur la fin de la guerre.
Des experts affirment que la Russie comme l’Ukraine cherchent à démontrer leur engagement pour la paix, surtout après l’insistance de Trump sur la nécessité de mettre fin au conflit. Cependant, un accord clair sur la voie à suivre manque toujours.
L’Ukraine est-elle prête à accepter la proposition de paix de Trump ?
Zelensky a invité Poutine à des pourparlers de paix en Turquie le 15 mai, marquant leur première rencontre depuis le début de l’invasion à grande échelle. Bien que Moscou ait montré sa disposition à engager des discussions directes avec Kyiv cette semaine, aucune confirmation d’une rencontre entre les deux présidents n’a encore été faite.
Dimanche, Poutine a proposé des négociations directes avec l’Ukraine, tout en rejetant une offre ukrainienne de cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours. Trump a ensuite appelé Zelensky à accepter cette proposition publiquement.
Lors de sa visite en Arabie Saoudite, Trump a proposé de manière inattendue lundi de se rendre à Istanbul, une ville à cheval entre l’Europe et l’Asie.
« Je pensais justement à m’y rendre. C’est une possibilité, je suppose, si je pense qu’il peut se passer quelque chose, mais il faut qu’on y arrive »,
a-t-il déclaré avant de partir pour son deuxième voyage à l’étranger depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier.
« Ne sous-estimez pas ce jeudi en Turquie »,
a-t-il également ajouté.
Un cessez-le-feu est-il possible sans concessions territoriales ?
L’année dernière, Reuters rapportait que Poutine s’était montré disposé à discuter d’un cessez-le-feu avec Trump. Toutefois, Moscou avait posé comme condition de ne céder aucun territoire significatif et exigé que Kyiv renonce à son ambition d’adhérer à l’OTAN.
L’Ukraine s’est déclarée prête à négocier, mais insiste sur la nécessité d’un cessez-le-feu préalable, une position partagée par ses alliés européens. Kyiv exige également des garanties de sécurité solides dans le cadre de tout accord de paix et rejette une proposition russe visant à limiter la taille de son armée. Elle affirme que les questions territoriales ne pourront être abordées qu’après l’établissement d’un cessez-le-feu.