Dixmude (Brussels Morning Newspaper) – Une large manifestation a eu lieu à Dixmude pour dénoncer la pollution au PFAS dans l’Yser, affectant les sports nautiques et l’eau potable. Johan Vercruce (Club de Kayak de Dixmude) et Klaas Van Nevel appellent à une intervention gouvernementale.
Des habitants de Dixmude, dans la province de Flandre-Occidentale (Belgique), protestent contre la présence de produits chimiques PFAS déversés dans l’Yser. Ils s’inquiètent des effets nocifs de ces substances sur la santé humaine et l’environnement. Johan Vercruce, du club de kayak local, souligne que les kayakistes pourraient être exposés à ces substances toxiques sans même en avoir conscience.
Klaas Van Nevel, qui loue des kayaks, réclame de son côté une intervention des autorités : il demande que le gouvernement nettoie l’eau et empêche les entreprises de continuer à polluer à la source. Le club de triathlon de Dixmude partage ces inquiétudes. Prévu l’an prochain, leur triathlon dans l’Yser pourrait être annulé si la qualité de l’eau ne s’améliore pas.
Le gouvernement en fait-il assez pour stopper la pollution au PFAS dans l’Yser ?
La mobilisation contre le PFAS dépasse la sphère des activités nautiques. L’association médicale de Dixmude (Diksmuide GP Association) s’inquiète également et demande au gouvernement d’interdire le rejet de ces substances dans l’Yser.
La compagnie des eaux De Watergroep exprime elle aussi son mécontentement. Elle redoute que la présence de PFAS compromette, à terme, la sécurité de l’eau potable. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander aux autorités d’agir rapidement et d’apporter des solutions concrètes au lieu de laisser la situation se dégrader.
La porte-parole Brigitte Vandamme précise :
« Le rejet se produit à environ 4 km du point de captage de l’eau brute de l’Yser vers le réservoir du centre de production d’eau De Blankaart. L’impact de ce rejet sur la qualité de l’eau au point de captage n’est pas négligeable. »
TWZ, l’entreprise accusée de rejeter des PFAS dans l’Yser, reste pour l’instant silencieuse. Saskia Vandenheede, représentante de TWZ, affirme que l’entreprise dispose d’une autorisation provisoire des autorités pour procéder à ces rejets, mais que la procédure administrative est encore en cours. Les citoyens peuvent encore s’y opposer.
Vandenheede indique que tant que la procédure n’est pas finalisée, TWZ préfère ne pas s’exprimer publiquement et attend les décisions définitives avant de communiquer.
Les autorités de Flandre-Occidentale justifient leur décision
Le gouvernement provincial estime avoir agi correctement en autorisant TWZ à rejeter des PFAS. Bart Naeyaert, responsable des permis environnementaux, affirme que TWZ traite les eaux usées, ce qui facilite leur purification. Selon lui, bien que le PFAS constitue un problème émergent, l’entreprise s’efforce d’améliorer ses méthodes de dépollution.
Il ajoute que TWZ a déjà pris certaines mesures pour réduire la pollution, mais qu’il faudra poursuivre ces efforts pour atteindre des niveaux de PFAS conformes aux normes légales. Naeyaert précise que d’ici octobre 2026, TWZ devra garantir que les concentrations de PFAS respectent les limites fixées par la loi.